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Des roues, un coeur Suis-je une étoile filante qui brille, qui brille, qui brille, si forte et si puissante, qui exploserait de plaisir en mourant?

Le prix de l'autonomie et l'épuisement.

Hell'rin

Ma tête est embrouillée, brumeuse.
Je n'ai plus envie d'être une adulte, pas aujourd'hui.
J'ai mal au dos, et aux mains. Je suis fatiguée et nerveuse à la fois.
Je dors mal, depuis dix ans, et je ne peux rien y faire. Je m'épuise.
Ma tête s'emballe, réfléchie trop. Tout va très vite et je suis à la fois épuisée.
Mon cerveau, tous ses rouages, tout va trop vite. Tout s'emballe et surchauffe dans le vide, pour rien. "faire ci, faire ça, pourquoi ci, pourquoi ça? Regarder encore une dernière emission pour lasser mon cerveau afin qu'il arrête de penser, être si épuisée que je puisse dormir sans ce gros vide en moi. Me remplir. Ne pas dormir avec ce sentiment que demain sera encore pire qu'aujourd'hui, et qu'un jour pas trés lointain je vais mourir de l'intérieur tellement ma force vitale sera réduite".


j'ai décidé de m'ouvrir mais ça ne sert à rien car il faut penser avec l'argent, il faut tout compter pour avoir le droit de vivre de manière indépendante. Pour avoir le droit de manger, se laver, aller faire ses courses, je dois penser en retirant mes émotions.
Je ne suis finalement pas la bonne personne pour porter ce handicap.

J'ai le droit de dire que j'ai raté ma vie?
J'ai le droit de dire que je ne suis pas assez forte et que j'en ai marre de continuer à faire semblant d'être la fille forte comme tout le monde, que le handicap c'est pas si terrible.
Si, pour moi c'est terrible, et le contexte actuel le rend encore plus terrible. Je n'ai pas un seul membre de mon corps qui fonctionne correctement.
Je ne peux ni m'appuyer sur mes bras ni sur mes jambes pour compenser.
Je suis pas cette handicapée qui va vous dire: mais tout est possible, regardez tout ce que je peux faire avec mes bras alors que je ne marche pas! :D
Non, je n'ai ni mes bras, ni mes jambes et je ne suis pas spécialement intelligente.
Je suis mal orientée, et je suis de plus en plus faible.
Voilà, merci, au revoir, rideau s'il vous plait...

.
Le seul membre de mon corps qui permettait de faire ça jusqu'a lors est en train de me faire un gros fuck. Dès que j'écris, j'ai mal. Mais si je n'écris plus, si je ne fais plus rien, alors... Je deviens quoi?
Je voudrais disparaitre, dormir, ne plus être, tout éteindre, aller encore dans cette immense plaine vide, sentir le vent qui souffle et qui court sur les plaines, comme les chevaux de prevalski. Je veux le vide, s'il vous plait, je veux le vide. Je veux que tout s'éteigne.

Mes émissions sont une plaie. Elles n'ont aucune place dans ce contexte.
Il faut se refermer, la musique m'ennerve. Elle n'est qu'un bruit désagréable.
Lire m'ennuie et me fait mal à la tête.
Le monde est brumeux et noir, comme un épais nuage.
Je ne veux pas comprendre ce dossier, je veux l'oublier, le brûler, le faire disparaitre.
Je veux rendre mon handicap, je n'en peux plus, j'ai assez bataillé, le combat est trop difficile, même avec la volonté, c'est impossible, je vais m'effondrer.
 

Hier, j'ai écris, un peu trop, et maintenant j'ai mal.
Il y a une émission de France Inter sur le handicap et le travail.
Je ne peux pas travailler pour le moment. Cette émission me rend mal à l'aise. Je ne correspond pas à ces gens dedans. je ne suis pas dynamique, j'ai été mal orientée, j'ai fais des mauvais choix pour être comme tout le monde, pas en faisant ce qui me plaisait. Dans la vie, j'ai intégré qu'on ne fait pas ce qu'on veut. Alors c'est normal de choisir une voie qui ne nous plait pas, de travailler dans quelque chose qui ne nous plait pas, c'est la vie, on à pas le choix, et je n'ai pas le droit de faire autrement.
Je suis tendue. J'ai mal. Je ne veux voir personne.
Toutes ces phrases sont si dégoutantes.
Ce texte n'est qu'un amas de tératômes avortés. Je n'en peux plus.

J'ai l'impression d'être un idiote beaucoup trop sensible. Que ça va bien deux minutes, à la rigueur si j'avais quinze ans.
Mais que là, mes demandes de dignité humaine, mes ressentis de frustration et d'humiliation, faudrait les mettre un peu de côté et se concentrer sur le combat.
Mais moi je vous zut!
Alors c'est ça être un humain?
Je n'ai rien à faire dans ce foutu monde.

Je dois me battre, même si je suis à bout. Je vais tomber et mourir, c'est tout. Ou alors... je cesse de me battre, je jette l'éponge. Bien des gens le font. ils sont à bout, ils arrêtent le combat et meurt tout lentement dans la souffrance et la sollitude.
Si j'étais vieille, ce serait légitime d'attendre de mourir, je n'attends que ça, la fin. Je voudrais arrêter de me battre. Ca s'arrête quand?

Pourquoi je continue à vivre si c'est juste pour survivre?
Parce que c'est le prix de l'autonomie.
Pouvoir vivre et gérer ma vie seule, avoir ma propre chambre, inviter des amis, faire mes courses, regarder la télévision quand j'en ai envie, manger ce que je décide de préparer, regarder autour de moi et savoir que tout ça, c'est moi qui l'ai construit, tout ça à un prix énorme. Un prix qui englobe la santé. Mon corps est épuisé, mon esprit aussi, parce que c'est le prix de mon autonomie. Et que je n'ai pas de capacité de discernement suffisament puissante pour organiser et trier tout ça.

Je suis une ratée qui veut toujours faire plus pour rebondir.
Je n'ai jamais été assez forte pour imposer mes choix d'orientation dès le début.
Maintenant que j'ai bien intégré qu'on ne fait pas ce qu'on veut dans la vie et que je suis devenue bien trop faible pour m'imaginer m'en sortir, qu'est ce que je fais?

Hell'Rin.
 



 

source: deviantart

source: deviantart

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