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Des roues, un coeur Suis-je une étoile filante qui brille, qui brille, qui brille, si forte et si puissante, qui exploserait de plaisir en mourant?

La charge mentale

Hell'rin

Bonsoir, on va parler de la charge mentale.

(J'ai un problème de la page blanche, alors je n'écris pas souvent.
Peut-être que si j'écris un peu plus souvent, cela va s'en aller.)

Sur les réseaux sociaux, j'ai vu passer quelque chose qui concerne la charge mentale des mamans. C'est une BD courte, expliquant que quand on est une maman, on à en plus des tâches quotidiennes relatives à l'enfant et au travail, des tâches mentales.
Les tâches mentales sont des choses auxquelles il faut très souvent penser.
Cela concerne des tâches à faire, auxquelles la mère pense à l'avance à tout moment de la journée: tout ce qui concerne la vie quotidienne, le travail et la gestion des besoins de l'enfant.
Ces tâches mentales donnent une charge mentale.
Ce sont toutes ces tâches auxquelles la maman pense à l'avance, cela parasite ses pensées.
Alors si son compagnon lui dit: "ben, pourquoi tu m'as pas demandé?", elle se sent désemparée. Il est très difficile de penser à demander au bon moment, en plus de penser à toutes les choses à faire à l'avance, perpétuellement.


Je m'exprime sans doute assez mal, car je ne suis pas une mère.

Mais je suis une personne handicapée.
Je peux comprendre et étendre cette notion de charge mentale, à celle du handicap.

Lorsqu'on à un handicap, suivant son pouvoir incapacitant, il demande une certaine organisation.
J'ai entendu quelques fois des personnes du corps paramédical me dire qu'il faudrait que je m'adapte encore, puisque je suis habituée à le faire.
Ce genre de discours ne prend absolument pas en compte l'épuisement psychologique que la charge mentale à sur mes pensées, mon cerveau, ma mémoire, je ne sais pas comment appeler cela. Je ne parle pas de la pudeur, du fait de ne plus se sentir chez soi ou maître de ses choix, ni de toutes les choses qui peuvent détruire une dignité. Je vais parler uniquement de cette notion de charge mentale.


Pour vous donner un exemple, je dois prévoir à l'avance chaque semaine suivante, parfois les deux semaines suivantes. Il faut que mes besoins primaires soient chronométrés à la demie heure, une à deux semaines à l'avance.
Est il concevable que cela fasse partie de la nature de l'homme?
J'en doute. C'est à ce moment là que l'adaptation entre en jeu.
Chacun à sa méthode, la plus prisée étant l'organisation quotidienne, rigoureux fil conducteur angoissant de ma journée.


Quand mon auxiliaire de vie est là, je dois avoir préparé dans ma tête et parfois sur papier, chaque tâche que l'on va faire dans le temps qui nous est impartit.
Même si ce sont des besoins essentiels, il faut penser à tout à l'avance, car cette personne n'est pas moi. Cela s'atténue un peu si j'ai une certaine habitude avec l'aidant, qui ne va pas avoir besoin de me demande quoi faire, ou sont les choses, comment m'aider dans tel ou tel cas.

Par exemple, si je dois prendre ma douche, je devrais lui expliquer chaque geste à faire, afin qu'elle ne me blesse pas, qu'on gagne du temps, et que j'oublie le moins de choses possibles.
Je dois me battre contre moi même, afin de m'empêcher de me blesser et de me faire mal, en voulant accomplir des tâches moi même, afin de soulager mon esprit.
Cela peut sembler ridicule, mais parfois, je n'en peux plus.
Je voudrais juste être au calme lorsque je suis chez moi, avoir moins de charge de travail quotidien sur mon handicap, et alors je choisis de me faire encore plus mal pour éviter de subir du stress.

C'est idiot aux yeux d'un valide, je le sais bien.
Mais si j'en ai la possibilité, mon premier réflexe sera de protéger mon esprit, au détriment de mon corps. Bien entendu, les deux vont de paire, et le second ne manquera pas de me faire souffrir et ensuite déprimer.


D'autre part, il y a la gestion de la santé.
Il faut que je pense aux rendez-vous médicaux. Je dois organiser comment je vais m'y rendre, avec qui, comment le transport va-t-il être prit en charge si je ne suis pas accompagnée. je dois relancer les rendez-vous au cas ou le médecin aurait oublié de me re contacter, ne pas oublier l'échéance des ordonnances de soins et de matériel médical, faire attention à récupérer à temps et de manière régulière ce dernier (et comment, quel jour et à quelle heure).


Et puis il y a les nombreux imprévus, qui demandent encore plus d'adaptation donc de charge mentale.
Je n'ai pas longtemps supporté l'expression "prendre sur soi", car je prends tellement sur moi, que je suis vite agacée par cette phrase que je trouve idiote à dire à quelqu'un qui en est déjà à sa limite.

Par exemple, je suis fatiguée et stressée, je dors mal, je dors tard, et comme je suis sous un nouveau traitement, je mets plus de temps à me réveiller.
Demain je voudrais aller à un évènement. j'ai donc voulu préparer cela avec le service d'auxiliaires de vie.
Mais il n'y avait qu'un seul horaire disponible: très tôt le matin.
Soit je décidais d'y renoncer, soit je décidais de ne pas annuler un évènement.
J'ai oublié d'annuler, parce que je n'étais plus tellement sure de vouloir y aller, ou de ne pas vouloir y aller. Je voulais y aller, mais les paramètres de: sommeil, douleurs car je vais rester assise durant longtemps, transferts avec mon fauteuil, auxiliaire dont je ne sais pas si elle sait pousser un fauteuil et le ranger dans une voiture, évènement semi accessible, ont rendu mon choix quantique.
Ces derniers mois me montrent que je devrais renoncer dès que la difficulté me semble impacter directement sur ma santé (ici sur mon besoin de sommeil), pourtant, j'ai encore du mal à ne pas vouloir être normale, et aller à un évènement simple comme n'importe quel valide.

Si mon lecteur aime se dire qu'un évènement n'est pas un besoin essentiel, je lui répondrais que j'ai un problème similaire pour la semaine prochaine, ou mon temps de toilette est diminué d'une heure, ce qui va grandement impacter sur mon bien être, et ne pas manquer de me tourmenter jusque là.

Voilà, je n'ai pas tout dis, il y a tant de choses à dire, mais j'ai fais l'effort de faire un article que j'espère construit.

S'il vous plait, faites moi part de vos impressions concernant la charge mentale.

 

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